Le théâtre

Un faux vrai
Nous créons… nous produisons… nous contribuons au seul mensonge socialement admissible.
Nous créons un espace-temps de toute pièce, et nous disons : « ce qu’il y a sur ce plateau, sur cette roulotte, c’est : la réalité ».
Tout le monde sait que cela est faux. Mais tout le monde l’accepte parce que nous offrons un temps de révélation simulée pour modifier la réalité du quotidien.
Tout le monde peut être acteur, tout le monde peut être sur scène. Tout le monde peut créer un temps de qualité. Mais tout le monde doit apprendre à gérer cette relation fugace qu’établissent spectateurs et acteurs.
Nous réunissons donc des individus, des groupes porteurs de paroles et ensemble nous allons sur la scène les dire à un public.
En Théâtre-Action, les propos sont parfois tenus par des professionnels, parfois par des amateurs. Dans notre compagnie, souvent nous mélangeons les deux.
Faut-il encore reparler du cloisonnement, de l’isolement, de la construction de clivages, de la désinformation au sujet des enjeux collectifs qui traverse notre société. Faut-il encore parler de la crainte du changement, la crainte de se positionner pour agir…face à une massification des problèmes… et aux lois ‘naturelles’ du marché…

La société se fragmente. L’inaccessible s’installe à chaque coin de rue, à chaque creux de chemins. Les nouvelles institutions se transforment de plus en plus en citadelle à la tête desquelles un chef (choisi ou pas) décide pour tous.

Mais nous rencontrons aussi de groupes de citoyens qui émergent et cherchent à organiser des changements sociaux, des solutions pour mieux vivre aujourd’hui ensemble et demain solidaires.

Les créations de théâtre-action sont un excellent moyen de se rassembler, de s’exprimer, de porter des réflexions avec une population. Si les créations artistiques ne sont pas accessibles à tous, nous savons que chacun peut créer artistiquement et c’est l’objet même de notre travail théâtral.

Nous veillons à ce que nos démarches s’inscrivent dans des fonctionnements réellement démocratiques, sur l’ensemble du processus créateur, tant à l’interne de la compagnie qu’avec les participants, les acteurs, le public et les partenaires.

Les roulottes

Un urbanisme voyageur dans les campagnes.
Elles sont notre structure matérielle première, elles nous permettent de nous installer partout. Qu’il y ait déjà une infrastructure culturelle ou pas, elles sont notre signal de présence, notre point de ralliement, notre lieu de représentation principal…
Elles peuvent s’installer durablement pour une intervention longue ou fugacement pour juste une représentation.
Elles sont le fruit de calculs techniques savants ou expérimentaux pour aboutir à des objets roulants qui correspondent à nos besoins, à nos réalisations. Nous construisons actuellement notre troisième génération de roulotte. En 2020, nous les avons complétées par un gradin sur remorque pour augmenter le confort visuel des spectateurs.
Elles sont tractables avec un permis B et presque par n’importe quel véhicule, mais aussi par nos attelages de chevaux traits ardennais.

Un chapiteau léger

En 2020, nous avons assemblé nos tonnelles pliantes pour construire un chapiteau de 60 places. Il nous permet de jouer à l’abri de la pluie et du vent en tout lieu de plein air.

Les chevaux

Nos animateurs hors-norme
Mettre dans la main d’un jeune en manque de structure un cheval de 800kg change complètement ses rapports relationnels du groupe.
Nous n’ergoterons pas sur la question : « l’animal est-il une personne ? ». Notre réponse est un oui ferme et définitif. Nos deux chevaux sont spécifiquement choisis pour la qualité des relations qu’ils permettent d’établir mais aussi sur leur capacité de traction de nos véhicules hippomobile.
Sans être des objets, ils nous apportent un moyen de déplacement différent. Ils nous plongent dans un fonctionnement de slow-culture. Il oblige un autre rapport au temps, au déplacement et à la consommation. Ils ne sont pas des voitures ou des camionnettes avec une clef de contact à tourner.
Ils sont aussi nos ambassadeurs, nos médiateurs culturels dans la prise de contacts sur les lieux où nous nous installons…
Certains jeunes viennent vers nous pour les chevaux et font du théâtre parce qu’il faut bien… et puis après avoir pris part à la création change d’avis à propos de cette pratique artistique…
Par tout le travail éthologique que nous proposons, ils permettent une prise de conscience et un développement du langage corporel implicite qui aura ses répercussions sur scène.