Je Tu Même(s)
Après avoir été longuement travaillée en atelier de création collective et testée en plusieurs lieux, voici la nouvelle création professionnelle de la Cie.
Le Pitch:
Débordant d’enthousiasme, Jean-Paul, régisseur, nous lance dans un spectacle qui promet d’être débordant d’originalités et de nouveautés. Il en est persuadé, cette nouvelle façon de faire du théâtre va complètement changer le point de vue et la pratique du Théâtre.
Non sans redites, échecs et contradictions, le spectateur est emmené par les deux actrices, Damienne et Damienne, dans un tourbillon de réflexions sur le fonctionnement du classement. Vous savez ces petites cases que l’on a tous dans la tête et qui nous permettent de traverser la vie en y trouvant un sens, une logique ou une certaine compréhension du monde.
Comment développer l’art de ne pas déclarer la guerre à la différence, à ce qui ne rentre pas dans notre modèle de penser, de vivre, de faire, à ce qui est notre voisin proche ou lointain?
Ce spectacle invite chacun à construire sa réponse!
Théâtre participatif avec des spectateurs actifs (ou pas).
Avertissements :
– Si vous êtes programmateur ou professionnel du spectacle, nous vous remercions d’avance de tenter de laisser vos lunettes professionnelles à l’extérieur du lieu de représentation et de tenter d’oublier ce que vous venez de/allez lire… ou pas. Ce spectacle se diffuse comme un spectacle mais n’entre pas dans les critères habituels du « marché » ou plutôt s’en soucie peu.
– Nous déclinons toutes responsabilités sur les effets positifs de transformations que la participation à ce spectacle déclenche.
Distribution:
Sur le plateau: Gisèle Prégardien, Erin Defrenne, Stefan Bastin.
Mise en scène: Stefan Bastin
Participations complémentaires à l’écriture collective: Audeline Keffer, Mariette Jennes
Scénographie et logistique mode doux: l’équipe de Roulotte Verte et Cie
Regards extérieurs: Une centaine de spectateurs les plus divers au cours de représentations en chantier.
Musicienne : Natacha Save, Contrebassiste (en option et selon les dates)
Fiche technique:
Du fait de notre diffusion en mode doux, la scénographie est adaptée à ce mode de diffusion, nous avons notre propre matériel de régie adaptée et conçue pour ne pas consommer plus qu’un mix-soupe (certes à pleine puissance).
Plateau : minimum 6m de face et 3m de profondeur. Hauteur: 2,7m minimum. Circulation directe et aisée entre le plateau et la salle. Le plateau doit pouvoir contenir tout le public.
Fourniture de deux chaises pour le plateau.
En dessous de ces dimensions, c’est possible mais cela demande une vision des lieux et une répétition spécifique. Nous pouvons vraiment jouer partout.
Lumière : Commande Régie en salle, un plein feu avec 2 teintes variables (un chaude, une froide) + une douche (avec un voile suspendu) front de scène côté jardin que nous amenons. Eclairage du public à la console.
Son : une diffusion au fond du plateau (idéalement masquée par pendrillons).
(Rappel : nous pouvons venir avec notre propre matériel lumière et son).
Avec musicienne : un éclairage doux sur circuit indépendant sur le coin arrière jardin de la scène.
Fiche d’Intention:
La conception du spectacle s’inspire de concepts et d’expériences issues des neurosciences. Cela pour capter l’attention et ouvrir à la transformation de chacun dans son appréhension du réel.
Par le fin agencement des procédés classiques du théâtre et de l’animation, chacun est amené activement à se questionner et à trouver ses propres réponses. Il ne s’agit pas de manipulation, puisque le spectacle ne donne aucune réponse et n’introduit pas de messages subliminaux.
Durant les premières minutes, le trouble s’installe. « Mais qu’est-ce qu’il raconte ? Et qu’est-ce qu’il fait ? »… Puis, par le ridicule du premier personnage qui ne cesse de se contredire et de troubler son élocution le spectateur se laisse entrainer dans une démarche participative, où il est censé devenir acteur.
Lorsque tous les spectateurs sont sur la scène, commence un petit jeu de « classement volontaire » qui semble sans prise de risque. Puis arrive la première question un peu « touchy »… Tout s’écroule, le public est plongé au coeur l’échec de la démarche… Le public revient à sa place et les acteurs poussent plus avant la recherche de : « Comment on va faire nos cases pour appréhender le réel des personnages que nous allons créer? ».
Cela s’enchaine jusqu’à la rupture qui se marque par le retour et l’imposition du cadre théâtral classique, d’un côté : le public, de l’autre les acteur-ice-s… Et la dictature de la pensée positive et de la réussite pour tous et toutes.
Un voile :
Le véritable sujet du spectacle reste caché durant toute la représentation, il ne sera jamais énoncé, mais sera bel et bien présent tout au long : « Qu’est-ce qui nous pousse, un jour, à se déclarer (et/ou se faire) la guerre ? »
Question éminemment d’actualité, que ce soit d’un point de vue micro ou macro social. Cette question a orienté cinq ans de recherches au sein de notre compagnie de Théâtre-Action et a été travaillée par plusieurs ateliers de création-collective. Il nous en est ressorti une réponse : « l’accaparement » et « la plasticité neuronale ». Cette dernière qui va permettre la négation de l’autre en son statut d’équivalent de « nous ».
Il faut que l’autre soit : un salaud, un moins que rien, un même pas humain, une menace, une nuisance,… pour que l’on s’autorise à lui faire du mal. Cela tout en continuant, à l’intérieur de soi, à se trouver, au mieux quelqu’un de « bien », au pire quelqu’un de « normal ».
Depuis la révolution cognitive de l’espèce homo, pour faire société, les humains ont besoin de se créer une histoire commune à laquelle le groupe social croit et/ou adhère. Ce récit peut être mythologique, religieux ou même simplement législatif.
(Un simple exemple en écho à la lecture de « Sapiens, une brève histoire de l’humanité » de Yuval Noah Hariri : Roulotte verte et Cie existe réellement parce que nous avons suivi le rite légal de publier des statuts au moniteur, à part ce bout de papier labélisé « officiel », rien de matériellement palpable ne prouve la réalité de ce rassemblement de personnes autour de projets communs. Ce qui est réellement réel, c’est ce qui peut souffrir ou jouir. Un groupe ne souffre/jouit pas, ses membres oui. Bien qu’il fasse partie de la réalité de notre mental individuel et collectif, un groupe n’est pas à considérer comme réel, Roulotte Verte et Cie non plus. CQFD: le collectif n’existe pas; libre place à l’individualisme et paradoxalement ce qui a permis le développement humain c’est le collectif et la collaboration,… On vous laisse avec ça. )
Donc, après de longues années d’imprégnation culturelle, il y a un humain adulte qui s’est construit une vision, un point de vue sur le réel : sa réalité. Il a ses cases, là dans sa tête, et une fois que quelque chose ne rentre pas dedans… il modifie le cadre une première fois. Mais, le cerveau est un organe « paresseux ». Oh, pardon, qui recherche l’économie de fonctionnement pour des besoins vitauxet changer le cadre mental demande beaucoup, mais vraiment beaucoup d’énergie.
Donc, nous voilà à un moment, où il préfère nier l’existence de ce nouveau truc qui n’entre pas dans le modèle… Le décrochage commence alors avec la friction entre le réel et la réalité (que nous avons dans notre tête). Cela commence à gratter, voire à heurter… Sous cette contrainte, soit on nie ou on supprime le truc qui gratte, soit on accepte un nouveau changement.
L’archéologie moderne montre que l’homo sapiens sapiens est en constante recherche d’uniformité, et nous sommes toutes et tous des homo sapiens sapiens, désolé… Nous recherchons donc un modèle uniforme pour tous et toutes.
La bonne nouvelle, c’est que cette plasticité neuronale est constante tout le long de l’existence, que la révolution cognitive nous permet de changer nos modes de fonctionnement et nos modes de relations relativement rapidement. La moins bonne nouvelle c’est que cela demande un effort… un simple effort de réflexion… qui par contre demande beaucoup d’énergie à notre cerveau.
Voilà ce que nous avons tenté de rendre accessible et concret à tous et toutes et qui se retrouve acteur-ice/spectateur-ice dans cette création.
Coordonnées de production:
Roulotte Verte et Cie, asbl
69, rue de Noel 1944
6900 Verdenne
Tel : +32 472 18 00 25
Mail : roulotteverte@gmail.com